Les piliers de la prévention santé en entreprise

Date de création : 22 août 2025

Dans un monde du travail en pleine mutation, la prévention santé en entreprise n’est plus une option mais une nécessité stratégique. Entre obligations légales, performance économique et bien-être des collaborateurs, les employeurs doivent aujourd’hui mettre en place des actions de fond pour prévenir les risques et améliorer durablement les conditions de travail. Mais que recouvre exactement cette notion de « prévention santé » et sur quels piliers repose-t-elle ?

Une évaluation rigoureuse des risques professionnels

Avant toute chose, la prévention repose sur une identification précise des risques. Ce n’est pas un exercice administratif, mais bien le socle de toute politique efficace.

  • Cette évaluation doit être formalisée dans le Document Unique d’Évaluation des Risques Professionnels (DUERP), obligatoire depuis 2001 (Décret n°2001-1016 du 5 novembre 2001).
  • Elle doit être mise à jour au moins une fois par an, ou lors de tout changement majeur (article R4121-2 du Code du travail).
  • Une étude de l’INRS rappelle que près de 30 % des DUERP sont encore incomplets ou non mis à jour, ce qui réduit drastiquement leur efficacité (INRS, État des lieux sur la prévention des risques, 2021).

Conseil professionnel : ne vous limitez pas aux risques évidents (TMS, chutes, etc.). Intégrez les risques psychosociaux (RPS), les risques liés au télétravail ou encore les expositions environnementales (bruit, lumière, qualité de l’air).

L’implication de la direction et des managers

La prévention ne fonctionne pas sans engagement hiérarchique clair et visible.

Une étude menée par l’ANACT démontre que dans les entreprises où la direction est activement impliquée, le taux d’absentéisme est réduit de 25 % (ANACT, Baromètre QVT, 2022). Il est donc essentiel de former les managers de proximité à la détection des signaux faibles (fatigue chronique, isolement, tensions dans l’équipe…). La prévention ne doit pas être cantonnée aux RH ou au service HSE : elle doit irriguer toute la culture managériale.

À mettre en place :

  • Des indicateurs santé-climat social dans les tableaux de bord de performance.
  • Une charte de management responsable intégrant la prévention santé.

La formation : levier essentiel pour ancrer les bonnes pratiques

La formation est bien plus qu’une obligation réglementaire : c’est un outil de transformation des comportements au travail. Malheureusement, elle est souvent mal exploitée : trop théorique, ponctuelle, ou peu adaptée aux réalités terrain.

Pourtant, selon le Ministère du Travail, les entreprises ayant formé leurs salariés à la prévention des risques constatent une baisse moyenne de 25 % des accidents du travail dans les deux ans (Dares, Panorama de la formation en santé-sécurité, 2022).

Quelques formats de formation à privilégier :

  • Formations gestes et postures contextualisées : finis les ateliers génériques ! L’efficacité repose sur l’analyse fine des mouvements réellement effectués par les salariés dans leur quotidien.
  • Mises en situation sur poste : 1 à 2 heures d’observation et de pratique réelle sont plus efficaces qu’une journée de théorie.
  • Micro-formations répétées : des formats courts (30 min à 1h) comme des sensibilisations régulières permettent un meilleur ancrage que des sessions annuelles.

Une étude de l’Université de Liège a démontré que l’apprentissage espacé dans le temps augmentait la rétention de l’information de 52 % par rapport à un apprentissage unique (Université de Liège, Mémoire et formation, 2020).

Points clés pour rendre la formation efficace :

  • Inclure les équipes dans le diagnostic en amont : les salariés savent où ça coince.
  • Former les formateurs internes ou ambassadeurs santé, pour relayer les messages au quotidien.
  • Allier théorie, pratique et auto-correction (par exemple, se filmer en train de manipuler une charge et s’auto-analyser avec un formateur).

Et au-delà des gestes et postures ?

La formation peut (et doit) également porter sur :

  • La gestion de la charge mentale et du stress (en lien avec les RPS).
  • Les bons réflexes en télétravail : posture, rythme de travail, micro-pauses, organisation de l’espace.
  • Les comportements préventifs face aux risques chimiques, électriques, biologiques, selon le secteur.

Conseil professionnel : pour que ces formations soient rentables, veillez à intégrer une évaluation d’impact à 3 ou 6 mois, via des observations terrain, des questionnaires ou des entretiens individuels.

L’ergonomie et l’aménagement des postes de travail

Trop souvent négligé, l’aménagement physique des espaces de travail a pourtant un impact majeur sur la santé et la performance.

Selon l’INRS, les troubles musculosquelettiques (TMS) représentent 87 % des maladies professionnelles reconnues (INRS, 2023).

Quelques leviers d’action efficaces :

  • Évaluation ergonomique de chaque poste (notamment en cas de postes sédentaires ou physiques).
  • Mobilier adaptable : sièges réglables, plans inclinés, écrans à bonne hauteur.

Point clé : L’ergonomie n’est pas un luxe, c’est un levier de productivité. Une entreprise de logistique ayant déployé une politique ergonomique globale a vu sa productivité augmenter de 12 % en un an (étude INRS / Carsat Rhône-Alpes, 2020).

La prévention des risques psychosociaux : un enjeu majeur

Les RPS (stress, épuisement professionnel, harcèlement…) sont la première cause d’arrêts longs (>30 jours) en France depuis 2018 (source : Assurance Maladie, Rapport annuel AT-MP, 2023).

Les actions pertinentes à mettre en œuvre incluent :

  • Des baromètres internes réguliers (anonymes, avec restitution collective).
  • Des espaces de parole encadrés (groupes de co-développement, cellules d’écoute).
  • Une formation obligatoire des managers à la prévention du stress chronique.
  • Des actions de sensibilisation pour tous les collaborateurs.

Bon à savoir : l’OMS estime que chaque euro investi dans la santé mentale au travail rapporte 4 euros en productivité et réduction de l’absentéisme (OMS, Mental health in the workplace, 2020).

Une politique de santé globale, et pas seulement curative

Enfin, une entreprise responsable agit en amont et non seulement en réaction à un problème de santé.

Voici les axes structurants d’une politique de prévention primaire globale :

  • Activité physique encadrée sur le lieu de travail (éveil musculaire, pauses actives). L’INRS indique que 20 minutes de mouvement par jour réduisent les douleurs lombaires de 32 %.
  • Nutrition et hydratation : accès à des alternatives saines, distribution d’eau, ateliers.
  • Sommeil et récupération : sensibilisation, éclairage adapté, gestion des rythmes de travail.
  • Addictions : plan de prévention avec un médecin référent et des relais internes formés.

En résumé : les 6 piliers incontournables de la prévention santé en entreprise

prévention santé en entreprise : les 6 piliers incontournables

La prévention santé en entreprise ne se résume ni à une action ponctuelle ni à une simple conformité réglementaire. Elle est multidimensionnelle, continue et coconstruite. Les entreprises les plus performantes sur ce plan sont celles qui ont su la placer au cœur de leur stratégie RH, managériale et opérationnelle. Car la santé au travail reste un investissement, pas une dépense.

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